La Pensine.

Quitter les monts d'automne - Émilie Querbalec

Date : 12/03/2023

Temps de lecture : 3 minutes

Livre lu dans le cadre du prix du lecteur Livre de Poche 2023 catégorie imaginaire.

Quitter les monts d’automne est un roman de science-fiction et space opera. C’est le second roman d’Émilie Querbalec, une autrice française née au Japon. En 2021, le roman est lauréat du prix Rosny aîné.

Quitter les monts d’automne se déroule sur la planète Tasai, où la population vit dans une ère préindustrielle ressemblant au Japon traditionnel. Pour les Tasaiens, l’univers est régi par une mystérieuse force nommée le Flux. L’écriture est formellement interdite dans les mondes du Flux, la connaissance se transmet uniquement à l’oral. D’étranges personnes possédant des technologies avancées veillent à ce qu’aucun écrit ne circule dans la société. Ces derniers vivent en marge et sont appelés “moines” par la population Tasaienne.

Le livre raconte l’histoire de Kaori, une jeune orpheline élevée par sa grand-mère dans les monts d’automne de Tasai. Elle est issue d’une grande lignée de conteur, qui transmet les histoires du monde par la voie du “Dit”. À son grand désespoir, elle ne dispose pas du don lui permettant d'être conteuse et elle doit se diriger vers une carrière de danseuse.

Kaori mène une vie tranquille, loin des problèmes du monde. Mais un jour, elle hérite de sa grand-mère un mystérieux rouleau de calligraphie qui fait basculer sa vie. La simple possession de cet écrit l’a met en grave danger. Kaori, en quête de réponses sur ses origines et le rouleau calligraphié, décide de quitter les monts d’automne pour la capitale de Tasai, Pavané.

Tout au long du livre, nous suivons Kaori dans sa quête. La narration à la première personne nous plonge dans sa vie et en tant que lecteur, nous avons l’impression de grandir avec elle. Nous découvrons le monde au travers de ses yeux de jeune fille d’un village traditionnel, avec ses croyances et sa naïveté. Et puis au fil des aventures de l’héroïne et de ses rencontres, nous sentons ses croyances (et donc aussi les nôtres) s’évaporer pour faire place à une réalité grave et sombre.

Le début du récit peut paraître long, mais il permet à l’autrice de construire progressivement l’intrigue tout en introduisant son univers. Le monde dépeint par Émilie Querbalec brille par sa consistance et sa beauté. Quitter les monts d’automne reprend les codes de la science-fiction et du space opera, mais se démarque par sa poésie et sa sensibilité.
On peut trouver plusieurs références à des classiques du genre comme Fahrenheit 451 de Ray Bradbury ou encore 1984 de George Orwell.

Ce livre est pour moi un très bon roman.

AS.